Peinture religieuse : le musée de Flandre élargit sa palette !

Nouvelle acquisition par le musée départemental de Flandre d’une magnifique œuvre de Pieter van Lint, artiste flamand du 17^e siècle.

Jusque là focalisée sur les 15e et 16e siècles, la collection de peintures religieuses du musée départemental de Flandre s’enrichit d’une magnifique œuvre de Pieter van Lint, artiste du 17e siècle, influencé par l’art baroque de Peter Paul Rubens et le classicisme italien.

ATTRIBUTION ET ACQUISITION

D’abord mise en vente aux enchères publiques à Paris sous l’appellation« École flamande du 17e siècle », ce tableau n’a pas trouvé preneur l’automne dernier. Le musée départemental de Flandre s’est donc porté acquéreur pour un montant de 7800 euros frais compris puisqu’il s’agit en fait d’une toile peinte par Peter van Lint. Cette attribution repose sur l’analyse stylistique et sur la comparaison faite avec une version plus grande vendue chez Christie’s à Londres. C’est la dernière acquisition pour le musée de Flandre défendue par Sandrine Vézilier Dussart qui prendra ses nouvelles fonctions le 1er mai.
Cette acquisition s’inscrit dans la politique culturelle du Département du Nord qui ambitionne de partager avec le plus grand nombre la richesse de son histoire et de son patrimoine.

L’INFLUENCE DE RUBENS…

Brillant dessinateur, Peter van Lint (Anvers, 1609-1690) s’est illustré dans différents genres avec une prédominance pour la peinture d’Histoire regroupant les récits bibliques et mythologiques. Dans ce dernier registre, il puise souvent son inspiration chez Rubens. Lors de son apprentissage chez Artus Wolfort, il mentionne dans son carnet des copies effectuées d’après les retables du génie anversois accrochés dans les églises anversoises. Il avait donc une réelle connaissance de son corpus. Rien d’étonnant donc que la composition de l’Éducation de la Vierge soit reprise de la toile du maître traitant du même sujet qui est conservée au musée des Beaux-Arts d’Anvers.

… ET DU CLASSICISME ITALIEN

Dans cette huile sur toile, l’influence italienne est également palpable.
Peter van Lint séjourne sept ans en Italie, de 1633 à 1640. Durant cette période, il découvre à Rome les productions de Carracci et du Guerchin et réalise de nombreux dessins d’une étonnante virtuosité. Si L’Éducation de la Vierge est librement inspirée de Rubens, la palette et la vibration légère des étoffes laissent transparaître des accents plus italianisants. Vous
remarquerez le traitement soigné des plis des drapés, souples et creusés, la richesse de la palette ainsi que l’attention particulière portée aux visages grâce à une touche délicate et veloutée.