Kermesses flamandes Entrez dans la ronde !

Jacob Savery II, dit le jeune (attribué à), Kermesse flamande ou Place de Bailleul vers 1620, Flandre, 17e siècle, huile sur bois, Inv.: 992.21.92, 1931 Achat © Jacques Quecq d’Henripret

Au Musée Benoît de Puydt à Bailleul

Le musée Benoît de Puydt à Bailleul conserve de beaux exemples de kermesses flamandes. Ces grandes festivités, ancêtres des ducasses, nous ramènent au temps où ces moments de communion et de joie de vivre étaient parfois les seuls exutoires dans un quotidien difficile.

C’est une scène flamande dont on ne se lasse pas. Des paysans dansent et boivent au son de la cornemuse. Un peu plus loin, c’est la bagarre à la porte de l’auberge où est suspendue, peut-être, la bannière en l’honneur d’un saint patron. A l’arrière-plan, certains s’adonnent au tir à l’arc vertical devant ce qui pourrait être, en effet, l’ancien beffroi de Bailleul, juste à côté d’une église. Cette Kermesse flamande ou Place de Bailleul vers 1620, attribuée à Jacob Savery II, dit le jeune, est visible au rez-de-chaussée du musée. “Elle a été acquise en 1931, grâce aux dommages de guerre. Le musée a en effet perdu 90% de ses collections pendant la Première Guerre mondiale, explique Chloé Jacqmart, chargée des publics du musée Benoît de Puydt. Nous avons très peu d’œuvres en lien direct avec le carnaval bailleulois. Mais on retrouve dans cette peinture les poncifs communs de la fête flamande et du carnaval qui arrivera plus tardivement : le rassemblement, la danse, le travestissement”, confirme Chloé Jacqmart.

David Téniers (d’après) et Jacques-Philippe Le Bas (graveur), Ière fête et IIème fête famande, Paris, 18e siècle, gravure sur cuivre impression sur papier, Inv.: 992.8.135 /Inv.: 992.8.136

Une grande fête populaire 

Quelle est l’origine des kermesses appelées également ducasses ? Bien avant que Bruegel l’Ancien s’empare picturalement du thème et le popularise, elles apparaissent en Flandre dès le début du 16e siècle. “Il s’agissait d’une fête annuelle où avaient lieu des processions et des mascarades, explique l’historien Jacques Messiant. C’est le jour du saint tutélaire de la principale église. Ce mot est une contraction de kerk (église) et mis (messe).” D’un peintre flamand à l’autre, et sur tant de gravures, les scènes sont toujours les mêmes et montrent ces temps d’exutoire souvent synonymes de débordements.

Le musée Benoît de Puydt conserve deux gravures de Jacques-Philippe Le Bas, datant du 18e siècle et d’après David Teniers, baptisées Ière fête flamande et IIème fête flamande. On y retrouve avec une débauche de détails des gens rassemblés en groupes, en immenses tablées, qui cuisinent, qui mangent, qui boivent, qui dansent, qui se courtisent, qui se battent… Ici se mélange allègrement le profane et le sacré et l’on dévore ces saynètes truculentes comme autant de petites histoires aux multiples chapitres, espiègles et amusants.

Bailleul

Le carnaval de Bailleul

A Bailleul, le carnaval devait sûrement exister avant le milieu du 19e siècle. En 1852, un Bailleulois du nom d’Emile Colpaert, fonde la Société Philanthropique dans le but de faire vivre les fêtes de Carnaval telles qu’on les connait aujourd’hui ou presque. Le carnaval de Bailleul dure cinq jours avec des bals, des cortèges et des concours de masques et d’intrigues. Le Grand cortège traditionnel a toujours lieu le Mardi Gras avec le Géant Gargantua et ses marmitons, les chars traditionnels Bailleulois, les groupes carnavalesques locaux et la bonbonnière, tant attendue des enfants. A la fin du cortège, le célèbre Docteur Piccolissimo opère en public.

Source : Société Philanthropique de Bailleul

Du 17 au 23 février 2023. Plus d’infos sur Facebook et sur le site http://carnaval-de-bailleul.fr

En attendant le géant
Pendant les vacances de Pâques, Ninon, Léonce, Anouk, Léon et Jules sont partis sur la piste du géant. Après deux ans d’absence, ils ont retrouvé Gargantua, caché dans son hangar, blotti dans les souvenirs des anciens et dans leur imagination. Une rencontre pleine d’espièglerie et d’émotion.
Un podcast avec Olivia Vilamy, journaliste en résidence sur la CCFI (janvier-mai 2022).